Archipel, troisième prise. Et autant de questions sur ce qu’il faudrait faire
par Félix Dufour-Laperrière
Il faudrait faire des images animées comme on capte le réel d’un lieu ou d’un événement, comme on sort, caméra à la main, prendre le pouls d’une quartier. Comme on tient un journal, comme on monte et assemble des archives, dans une séquence de gestes à la fois quotidiens, immédiats et intimes. Comment libérer au jour le jour la fabrication de ces images, laisser cours sur papier à une figuration exploratoire et énergique, en tension, tout en répondant au minimum de cohésion que requiert dans la durée un plan d’animation ?
Il faudrait façonner à la main un cinéma rigoureux, poétique et sensible. Sortir de l’espace clos du manifeste pour faire résonner une forme riche et une parole qui nomme les choses, dit un peu du monde. Quelle peut être la part de sensible dans le politique ? Il faudrait pouvoir dire le pays à faire, nommer cet attachement et cette exigence, les faire percevoir comme on découvre le relief d’un paysage dessiné ou celui d’un portrait peint, qui peu à peu se met en mouvement et nous affirme sa présence.
Et l’humour, la légèreté ? Il faudrait tempérer le lyrisme, le trouble et le mystère d’images évanescentes par une touche de légèreté. Il faudrait qu’un peu d’humour affleure à la surface du film, en trouble doucement le cours, en aiguise la pertinence.
Toujours Florence Blain Mbaye à la voix douce et au hautbois, toujours ma voix terrible de non-acteur dans cet enregistrement maison.
BLOGUE FDL billet3 from Helen Faradji on Vimeo.
2 octobre 2014