Je m'abonne
Cinéastes Invités

Distraction #4

par Jean-Guillaume Bastien

« Le plus dur dans le cinéma, c’est de porter les boîtes. »

Sacré JLG. J’étais plutôt étonné de ne pas avoir trouvé cet extrait nulle part sur le vaste web, alors tel un chevalier de l’éducation cinématographique, j’ai décidé de remédier à la situation en le téléchargeant moi-même sur YouTube. J’espère me rendre aux 2 millions de visionnements d’ici 2 ans.

« Vous me laissez quelque chose en attendant? » […]
« Peut-être de la musique… [VOIX-OFF] » / Godard se fait enlever la « marchandise » (sa machine à écrire et son film) et puis, on coupe aux Rita Mitsouko. (WOW.)

J’utilise ce court extrait pour justifier ma prochaine distraction, mais j’aurais pu simplement reprendre le titre de l’exposition actuelle du Musée d’art contemporain: « La beauté du geste« . L’idée est de joindre deux champs d’activités que j’affectionne particulièrement: le CINÉMA D’AUTEUR et le KARAOKÉ. Ça me semblait une excellente façon de faire participer les spectateurs de cinéma (et d’enfin vivre l’expérience ultime). Pourquoi pas Anne Trister (1986) de Léa Pool ?
(Merci Joëlle Desjardins Paquette pour l’inspiration, j’m’enlignais sur Les Plouffe (1981) de Gilles Carle, mais je pense que la chanson-thème est uniquement sur le générique final.)

Trouver la scène finale du film sur YouTube. Espérer trouver le film complet ailleurs. Le trouver sur The Pirate Bay, mais avec pas assez de seeders (tristement stoppé à 33% de téléchargé). Les limites de l’internet. Regretter un instant le déclin du règne des clubs vidéos. Regarder des tutorials vidéos sur YouTube pour réussir le fameux effet karaoké. S’appliquer minutieusement à reproduire l’effet sur le timing de chanson avec Final Cut Pro 7. Copier/coller des bouts. Corriger. Vouloir aussi rajouter une balle qui suit le rythme et lire un autre tutorial. Découvrir que la façon la plus « simple » est de rajouter cette longue expression JavaScript (dont je ne vous montre qu’un bout) à quelque part dans After Effects. Ressentir un certain vertige. S’en tenir à l’essentiel.

Nombre d’heures passées sur cette distraction: +/- 8 heures.


23 juillet 2014