Pour le blogue de 24 images du mois de mai, j’ai décidé de mener une petite enquête : quels sont les aphorismes, les citations, les fragments de sagesse qui habitent le processus créatif des cinéastes et des artisans, artisanes du cinéma ? J’en ai contacté une quarantaine. Certains ont puisé dans le journal de leurs propres pensées sur le métier, d’autres nous livrent des joyaux venant d’artistes, de philosophes ou d’illustres anonymes. Voici ce que j’ai recueilli.

PS : désolé chers lecteurs, chères lectrices, je n’ai pas traduit toutes les citations en anglais. Je ne voulais pas m’aventurer dans une traduction approximative de Lord Byron, Charles Bukowski ou Virginia Woolf.

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Josée Deshaies

J’ai fabriqué un grand babillard en liège chez moi. J’aime bien son côté vieille école.

Des photos y sont épinglées, des citations aussi.

Extraits:

It takes a lot to laugh, it takes a train to cry

Bob Dylan

J’aimerais savoir bien filmer les comédies. J’y pense souvent…

C’est ce qu’il y a de plus difficile.

Nous créons de la beauté en faisant naitre des ombres dans des endroits sans fonction. 

Un livre plein de mélancolie et de délicatesse que je relis souvent: Éloge de l’ombre, Junichirò Tanizaki

Quelqu’un m’a dit l’autre jour :

 « Quand je filme une pièce vide en numérique, j’ai l’impression que quelqu’un est sorti. Quand je filme la même pièce vide en argentique, j’ai l’impression que quelqu’un va rentrer ».

Gramsci toujours présent: « Le pessimisme de la raison, l’optimiste de la volonté. »

En hommage au beau texte de Chloé Leriche sur Facebook ( cité dans ce blogue) un souvenir de tournage avec Apitchapong Weerasethakul.

Me filming A.W….. filming… 

Capter l’artiste au travail!

On peut voir ce portrait du cinéaste sur la chaine FilmStruck/Criterion. C’est mon dernier film achevé pour l’instant.

Le reste est à suivre….

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Steve Patry

Voici 3 citations qui me motivent, chacune à leur manière, dans mon processus de création et dans ma vie en général.

1- Extrait du film Sacco et Vanzetti réalisé par Giuliano Montaldo. Mise en contexte ; Juste avant de passer à la chaise électrique, l’acteur qui incarne l’anarchiste Nicolas Sacco écrit une lettre à son fils et termine cette lettre par :

« … Aide les persécutés, l’opprimé. Ce sont eux tes meilleurs amis. »

C’est un extrait qui m’a interpellé la première fois que j’ai vu ce film il y a au moins 15 ans et qui influence ma vie depuis. Comme si, humblement, cette lettre m’avait été destinée.

2- Plus classique cette fois-ci :

Le film doit servir d’outil d’interrogation, de rappel à la probité moral, à la justice, etc. Le cinéma est trop grand pour servir uniquement de distraction.

Gilles Groulx, 1965

Disons que Gilles Groulx est pour moi une figure extrêmement importante tant pour ces films que pour son engagement sociopolitique. Ses mots expriment entièrement ce qu’est pour moi un cinéma social fort.

3- Plus ludique (et peace):

All you need is love

The Beatles

Simple mais tellement vrai. C’est souvent ce qui a manqué aux participants de mes films d’ailleurs. Ayant le privilège de baigner dans diverses sources d’amour, je relativise souvent mes déceptions, frustrations et autres échecs en me rappelant qu’ : « au moins, j’ai ça! ».

L’image de couverture est tirée du dernier film de Steve, Waseskum.

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Sophie Goyette

Bresson (classique..! n’est-ce pas) mais elle m’a marquée, elle est restée:

Il faut qu’une image se transforme au contact d’autres images comme une couleur au contact d’autres couleurs. Un bleu n’est pas le même bleu à côté d’un vert, d’un jaune, d’un rouge.

Toute la magie et la puissance du montage tient pour moi dans cette phrase. Il n’en tient qu’à nous de trouver notre logique (ou illogique) rythmique personnelle, qui détonne et est unique.

Cette image est tirée du dernier film de Sophie, Mes nuits feront écho.