Je m'abonne
Cinéastes Invités

Le confort et l’indifférence lumineuse

par Ian Lagarde

Difficile, cette semaine, de passer à côté des commémorations de l’issue du référendum de 1995 et je ne gagnerai pas des points d’originalité ici.

Mais des points de visionnement gratuit, ça oui (vive le site de l’ONF, sans blague).

Le Confort et l’indifférence est de loin le film qui a le plus influencé ma perception du mouvement indépendantiste québécois, dont je partage assez d’idéaux pour estimer en faire partie, indépendamment de l’évolution désolante des enjeux des dernières années.

Profondément cynique, lucide, confrontant et stimulant, le film est un rappel puissant de l’énergie de l’époque, des personnages fascinants qui animaient le mouvement et d’une certaine naïveté romantique, qui était à la fois la force et la principale faiblesse de ce premier référendum.

Denys Arcand est en forme et en colère, il ne retient aucun coup et frappe, souvent et douloureusement, dans le mille.

Un incontournable qui se trouve à être gratuit, donc accessible dans le plus grand confort de la maison. Idéalement, pas dans l’indifférence, mais parfait pour un peu de procrastination.

 

Le confort et l’indifférence par Denys Arcand, Office national du film du Canada

    Pour ceux qui fileraient pour un film plus cocasse, mais certainement aussi romantique, La Bête Lumineuse, de Pierre Perrault, analyse aussi la psyché québécoise, mais en s’attardant au phénomène de la chasse.

Des amis vont à la chasse. Parmi eux, un prof de cégep qui tente de renouer avec ses amis et sa nature, mais qui sera bien plus confronté que conforté dans sa démarche.

Suite de péripéties tragi-comiques alimentées par une abondance d’alcool et de testostérone mal gérée, le film est un regard touchant sur des personnages complexes, drôles, allumés et inoubliables.

« Bernaaaaaaard ! »

La bête lumineuse par Pierre Perrault, Office national du film du Canada


30 octobre 2015