Mes films préférés
par Kristina Wagenbauer
Mes films préférés.
C’est toujours très difficile de répondre à cette question. Habituellement, je n’aime pas trop le faire, car j’ai trop de films préférés.
Je suis du genre : Q: “As-tu vu ce film-là?” KW: “Ben oui, c’est genre un de mes films préférés.”
Par ailleurs, il y a des films qui ont jadis été mes préférés, mais qui ont mal vieilli. Âllo Tim Burton!
J’ai aussi très peur d’être jugée. “Ah ouais? T’aimes ça toi? Pourtant, ce que tu fais n’a rien à voir. ” Ou bien “Ouais, c’est juste le film préféré de tous les anciens étudiants de l’INIS”.
Alors non, d’habitude je n’aime pas quand on me pose cette question et, bien franchement, je pense que personne n’aime ça. Pourtant… je ne peux pas m’empêcher de la poser aux autres à la moindre occasion! Vous allez voir dans mes prochains billets, ça va revenir… Alors, puisque j’ai carte blanche : “KW, quels sont tes films préférés?”
Je vais donc nommer les films qui ont changé quelque chose en moi en tant que personne ou cinéaste. Des films, qui, après les avoir vus, m’ont donné l’impression d’avoir évolué, d’avoir compris quelque chose ou vécu une expérience importante. Ou encore, cette impression d’avoir rencontré un personnage dont je vais me rappeler pour toujours. Le genre de film que j’ambitionne de réaliser un jour, pas trop loin.
Avis important : je ne suis pas habituée à écrire des critiques ou des résumés de films. Je ne suis pas critique ou blogueuse dans la vie, alors pardonnez-moi si c’est très très simple et personnel tout ça. De plus, le français n’est pas ma langue maternelle. Je parle 5 langues et je n’en écris aucune vraiment bien. C’est pour ça que pour m’exprimer je préfère généralement le Language cinématographique 🙂
Fish Tank de Andrea Arnold, 2009
Classique et cliché comme choix de film, je sais. Mais c’est très honnête. Il y a tellement de choses que j’aime dans ce film que je ne sais même pas par où commencer. Je peux tout simplement dire que ça a changé ma vision du cinéma et que ça m’a donné envie de chercher l’authenticité et l’envie d’apprendre à raconter des histoires bien ficelées, mais en subtilité. Andrea Arnold arrive avec grande sensibilité à donner une représentation de la femme loin des clichés, une femme imparfaite et vraie.
Si jamais vous ne l’avez pas encore vu, sachez que je vous envie infiniment.
Un Prophète de Jacques Audiard 2009
Un autre cliché de choix de bon film, probablement. Mais c’est TELLEMENT bon. Sérieux, je vais aller le revoir dès que j’aurai terminé d’écrire ceci!
La chose qui m’avait impressionnée le plus quand je l’ai vu était l’évolution du personnage principal, Malik. J’ai vraiment eu l’impression d’évoluer avec lui et je m’y suis attachée comme au petit frère que je n’ai jamais eu. Et la fin… qu’est-ce que j’ai pleuré! D’ailleurs, Jacques Audiard est très très fort avec ses fins. Son dernier The Sisters Brothers a une pas pire fin touchante.
Toni Erdmann de Maren Ade, 2016
Ce film touche des thèmes vaguement similaires à ceux de mon long métrage Sashinka et pour cela tout le monde me disait de le regarder, mais j’ai vraiment pris mon temps. Une comédie en allemand qui dure 3 heures, je trouvais ça demandant un peu. Mais finalement… il se retrouve dans cette liste! J’ai tellement été bouleversée par la beauté de ce film et j’ai tellement ri. Je l’ai revu peut-être 5 fois depuis. Ils vont faire un remake American bientôt. Je vais probablement être l’une de celles qui vont le regarder juste pour le comparer avec l’original et chialer tout le long. Comme ceux qui ont vu l’ancien Blade Runner avant de voir celui de Villeneuve.
Mon Roi de Maiwenn, 2015
Alors qu’on faisait de l’improvisation pendant les répétitions de Sashinka, un de mes comédiens m’a conseillé ce film, car Maiwenn travaille aussi beaucoup avec l’improvisation. Je l’ai vu pendant ma dépression post tournage de Sashinka et j’ai CA-PO-TÉ. Le jeu est à tomber par terre. Il y a des performances mémorables. Ça me fait penser à Cassavetes. Une autre cinéaste que j’aime beaucoup, mais puisque je trouve ses films beaucoup trop longs, je ne peux pas les nommer ici. Tout ça me rappelle à quel point j’aime la collaboration avec les acteurs! J’ai tellement hâte de tourner mon prochain film, juste pour pouvoir partager ce moment privilégié avec eux.
La pianiste, Michael Haneke, 2001
J’ai vu ce film 10 ans après sa sortie, sur mon écran d’ordi. Et il m’a complètement bouleversée. Je suis très intéressée par les relations mères-filles bizarres et par les personnages décalés et fous à la base, et ici ils étaient racontés avec une maestria que je n’avais jamais vue. Isabelle Huppert est hallucinante. Comme je ne savais pas qui elle était, je l’ai googlée (je sais, c’est bizarre, mais c’est dû au fait que j’arrive de la Suisse italienne et que mes références d’actrices incontournables sont plutôt Italiennes ou Américaines. Je ne connaissais pas Johnny Hallyday non plus jusqu’à tout récemment! Mais je connais Vasco Rossi par exemple, et vous?)
Blue Valentine, Derek Cianfrance, 2010
J’ai beaucoup aimé les passages “impressionnistes” du passé au futur et bien sûr les 2 comédiens. Michelle Williams et Ryan Gosling. Un film qui m’a profondément touchée, un peu trop triste peut-être, mais tellement beau. Pour marquer le changement du “passé” au “présent” d’un couple qui se défait, Derek Cianfrance a demandé d’avoir une pause de 3 mois entre les 2 blocs de tournage et il a demandé aux comédiens de faire une compétition de qui grossit le plus. Le résultat est impressionnant et on croit vraiment aux 6 ans qui séparent les deux parties du film. De plus, il les a fait vivre ensemble pendant plusieurs semaines pour créer le sentiment d’habitude et de routine qui détruit le couple. Par ailleurs, la première fois qu’ils se voient dans le film est la première fois que Michelle et Ryan se sont rencontrés en personne pour vrai. Toutes ces trouvailles rendent le film d’une authenticité rare. C’était aussi la première fois que je voyais Ryan Gosling, alors c’est clair que je l’ai googlé tout de suite après!
The Wresler, Darren Aronovsky, 2008
Un film que je n’ai pas revu depuis longtemps, mais que j’ai adoré. Une autre histoire parent-enfant. Mickey Rourke est spectaculaire dans ce rôle de vieux champion de Wrestling qui veut redevenir champion. J’avais beaucoup aimé le scénario, on ne s’ennuie pas une minute malgré le sujet pas très attrayant au départ. J’ai aussi aimé son Black Swan.
Le voleur de bicyclette, Vittorio De Sica, 1948
Un de mes plus grands défauts est que j’ai de la misère avec les vieux films. J’ai juste pas grandi avec ça. Je trouve ça souvent plate et difficile à regarder. Mais ce film est un incontournable selon moi. L’efficacité de raconter une histoire touchante et universelle est difficile à surpasser. Son Umberto D. y arrive aussi, mais celui-ci reste mon préféré. Si j’étais forcée à choisir un seul film que je préfère, ça serait celui-ci, définitivement.
Et vous, quels sont vos films préférés?
8 octobre 2018