Mon ami le bruiteur

Pour mes deux premiers longs-métrages, j’ai eu la chance de travailler avec l’un des meilleurs bruiteurs à Montréal, sinon le meilleur: Jérôme Décarie. J’ai également eu la chance de devenir ami de ce splendide et talentueux être humain. Si vous travaillez en cinéma, il y a de fortes chances que vous le connaissiez et si vous ne le connaissez pas, il serait grand temps d’y remédier pour vos prochaines productions.

Moi je suis un maniaque de la conception sonore dont le bruitage est une importante partie. C’est selon moi un des aspects les plus sous-utilisés par les réalisateurs dans leurs films. Le son peut-être utilisé de bien des manières, pas seulement pour refléter la réalité de ce qui se passe à l’écran. Beaucoup d’importance est accordée à l’image, au montage, au jeu, à la musique, mais très peu au son. Pour mon long-métrage Antoine et Marie, au moins 5 scènes ont été écrites entièrement pour l’impact sonore qu’elles me permettraient de générer. Par exemple, le bruit agressant du moteur de la tondeuse que passe le personnage d’Antoine alors que l’on voit son visage en gros plan me permettait de représenter toute la colère qu’il cachait au plus profon de son être. Pour La cicatrice, moi et mon chum Jérôme Décarie, on a cherché pendant presqu’une journée le bon bruit pour recréer le grincement de l’essieu rouillé de la vieille brouette qui avait servie à transporter le purin dans lequel Richard, personnage principal du film, s’était fait humilier dans sa jeunesse. Bref, le son, c’est crissement important au cinéma!

Et si vous avez un jour la chance de vous payer un bruiteur, je vous suggère très fortement de faire appel à mon chum Jérôme Décarie. En ce moment, il reprend des forces après avoir livré une dure bataille contre la maladie, mais c’est un guerrier et moi j’ai très hâte de retravailler avec l’homme qui fait le plus de pas dans une journée sans ne jamais avancer 🙂

Voici une petite vidéo qui nous présentent des bruiteurs en action