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Cinémathèque Québécoise

Dominique Michel

par Claude Fournier

Pourquoi organiser un hommage à Dominique Michel, la femme de cinéma ? Parce que la télévision a « volé » au grand écran une actrice aux talents comiques exceptionnels. Soit ! ce n’est pas tout à fait la faute de la télévision car, lorsque, à 16 ans, Dominique a commencé une carrière de chanteuse fantaisiste dans les clubs de Montréal, il n’y avait plus de cinéma au Québec. Et lorsque le cinéma est ressuscité, Dominique était déjà si bien établie comme comique au petit écran qu’elle fut en général snobée par la plupart des réalisateurs, sauf Jean Bissonnette, Denis Héroux, Denys Arcand et moi. Et pas toujours dans des rôles principaux. Quant à moi, je l’écris très franchement, j’ai toujours eu pour Dominique un attachement très particulier. Elle venait d’avoir vingt ans lorsque le journal Le Canada me commanda un article sur elle qui chantait au cabaret Saint-Germain-des-Prés, dirigé à Montréal par Jacques Normand. J’étais sûrement tombé sous le charme puisque le journal amputa mon papier de moitié ! Ce charme a résisté à l’usure du temps, il existe toujours 65 ans plus tard. Et c’est en songeant aujourd’hui à la carrière de cinéma de Dominique Michel que je me dis bêtement : la télévision l’a volée au grand écran. Elle aurait été notre Arletty, notre Josiane Balasco, notre Annie Girardot, notre Mireille Darc. Les amateurs de télévision ont eu plus de veine : Dominique Michel a été pendant des décennies leur plus grande actrice comique, l’une des plus grandes et des plus aimées du Québec.


Éléphant : mémoire du cinéma québécois et la Cinémathèque québécoise rendent hommage à Dominique Michel du 31 octobre au 7 novembre.


23 octobre 2017