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Festivals

FNC 2008 – Blogue 2 : Dans les traces de Cannes

par Jason Beliveau

Les hostilités/festivités continuent après une première journée de programmation plus relâchée. Comment s’organiser aujourd’hui pour ne pas avoir à faire la navette entre l’Ex-Centris, le cinéma du Parc et le cinéma Impérial sans charcuter de précieuses minutes aux projections surlignées dans son programme? La ruée vers les billets pour les représentations clés (affichées complètes dans le temps de le dire) donnera du fil à retordre aux procrastinateurs pendant cette fin de semaine de l’Action de grâce.

La course à relais débute aujourd’hui avec la deuxième représentation d’Hunger de Steve McQueen, premier long-métrage du réalisateur anglais qui s’est auparavant démarqué pour ses films expérimentaux. Récipiendaire ce printemps de la Caméra d’or à Cannes, laissant derrière lui un buzz qui ne peut qu’éveiller la curiosité, le film relate les dernières semaines de la grève de la faim entreprise le premier mars 1981 par Bobby Sands, membre de l’IRA détenu à la prison de Maze, et plusieurs sympathisants afin d’obtenir le statut de prisonnier politique. En lice pour la Louve d’or, il n’est pas déplacé d’imaginer que le film fait déjà partie des favoris pour remporter les grands honneurs.

Autre immanquable : La forêt de Mogari de Naomi Kawase. Récipiendaire de la Caméra d’or en 1997 pour son premier long Moe No Suzaku, la cinéaste remporta le Grand Prix l’an passé au même festival avec cette observation d’un vieil homme et d’une aide soignante qui font respectivement le deuil d’un être cher alors qu’ils sont prisonniers d’une forêt aux charmes mystérieux. Pour la patience demandée au spectateur, rendue au centuple par des images à couper le souffle (la scène de poursuite entre les deux personnages dans la première moitié du film vous convaincra à elle seule).

Également deux hommages à surveiller : tout d’abord celui à John Boorman, qui sera à 13h à la salle Cassavetes de l’Ex-Centris pour une classe de maître. Le cinéaste anglais se dirigera ensuite à l’Impérial pour présenter en soirée son dernier film, The Tiger’s Tail, et pour recevoir par la même occasion une Louve d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière. Pour les retardataires, Boorman, ce sont les géniaux Point Blank, Excalibur et Deliverance (ce dernier sera projeté dimanche à l’Ex-Centris). Ensuite celui de Bruce Conner, à la salle Parallèle de l’Ex-Centris, où seront présentés 11 des courts-métrages de l’artiste américain décédé en juillet dernier. Une occasion unique (nous le dirons jamais assez), de voir sur grand écran autant de chefs-d’oeœuvre qui forgèrent en filigrane une esthétique qui influença fortement la forme vidéoclip tel qu’on l’a connait aujourd’hui.

Et pour terminer, pour ceux qui parcourent les festivals à la recherche d’ovnis à se mettre sous la dent, le film tiré du manga culte Detroit Metal City sera présenté à l’Impérial en fin de soirée. L’histoire de Sôichi Negishi, jeune homme au coeœur tendre et amoureux de pop suédoise, se cachant derrière l’infâme Johannes Krauser II, chanteur et guitariste d’un groupe de death metal aux concerts théâtraux rappelant ceux de Kiss. Récit schizophrénique nippon jusqu’à la moelle, on parle déjà d’en faire une adaptation pour le public américain. Avant d’en subir la version édulcorée.

En vous souhaitant une bonne journée cinéma.

 


12 novembre 2013