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Festivals

FNC 2008 – Blogue 5: « Ce n’est pas un film, c’est la vraie vie!! »

par Jason Beliveau

Ces mots lancés par Jean-Claude Van Damme pendant JCVD, présenté hier à la salle Fellini de l’Ex-Centris, eurent l’effet d’un électrochoc. L’acteur scindant son film en deux afin de s’adresser personnellement à chacun de nous, que nous soyons fan ou détracteur. L’humilité la plus sincère lorsqu’il fait le point sur les dernières années de sa carrière, sur ses problèmes familiaux, sur sa dépendance aux drogues. Et on l’écoute. On le laisse se défendre, s’expliquer sans chercher de justifications malhonnêtes. Van Damme, c’est le bon type avec des faiblesses qui tente de faire du mieux qu’il peut avec ce qu’il a. Et c’est un peu dommage que le film post-ce-que-vous-voulez qui lui est dédié ne passe pas plus de temps près de lui. Cette histoire de braquage de banque et de prise d’otages dans laquelle Van Damme se trouve impliqué malgré lui l’oblige à être confiné pendant presque la totalité du film dans un coin sombre du décor, la tête entre les deux jambes, à attendre que le scénario lui donne un peu de viande. Le charisme tordu du belge opère et colle à l’écran, pourquoi avoir été aussi timide lorsque est venu le temps de l’étaler au grand jour? Quand même, peut-on espérer que le film ravivera l’étincelle pour la vedette de Bloodsport, Kickboxer et Hard Target? Chez Tarantino, peut-être, qui lançait à qui voulait bien l’entendre qu’il le voulait pour un premier rôle dans son Inglorious Bastards mais qui se fait attendre? À suivre.

On ne va pas en écrire un roman, mais la représentation de Deliverance hier à la salle Cassavetes de l’Ex-Centris valait entièrement le déplacement. Boorman a même fait une apparition au tout début pour discuter brièvement de la fameuse scène du duel de banjos dont j’ai parlé hier. A été projeté une superbe copie 35mm avec un grain nous catapultant directement en 1972. Le plaisir de voir ses vieux classiques comme ils doivent être vus ne se tarira jamais.

Pour aujourd’hui, c’est principalement Elle veut le chaos et Chelsea On The Rocks, présentés l’un à la suite de l’autre, qu’il faut inscrire à son agenda. Le premier film revient du festival de Locarno, où son réalisateur Denis Côté a remporté le prix de la mise en scène. On se remémore les deux excellents premiers films du cinéaste (Les états nordiques, Nos vies privées) et on se tourne les pouces jusqu’à 19h 15, heure à laquelle le film sera présenté en grande première québécoise au cinéma Impérial. Le deuxième film est un documentaire sur le fameux Chelsea Hotel, ayant abrité bon nombre d’artistes influents durant le dernier siècle. Maintenant menacé d’extinction, Abel Ferrara (Bad Lieutenant, The Driller Killer) retrace l’histoire de l’établissement avec une multitude d’images d’archives et de témoignages (Robert Crumb, Milos Forman, Dennis Hopper, Grace Jones). Ceux connaissant l’œoeuvre du cinéaste new-yorkais savent bien qu’ils ne risquent pas de s’ennuyer. Pour ceux qui ont le cœoeur ailleurs, une deuxième représentation de Tokyo Sonata (Kiyoshi Kurosawa) aura lieu au cinéma du Parc à 21h00.

Un bon début de semaine à tous les festivaliers.

 


1 novembre 2013