Je m'abonne
Festivals

Cannes 2013. Jour 10.

par Philippe Gajan

À l’heure du Palmarès, quand cet exercice totalement vain, reste néanmoins le premier geste pour décanter… En attendant le palmarès de Spielberg, voici un palmarès personnel, comme une tentative de mémoire

Palme d’or : LA GRANDE BELLEZA de Paolo Sorrentino. Parce qu’il est le film le plus ambitieux, une errance dans le labyrinthe de l’esprit humain, de la littérature, de l’histoire, de Rome, de la fin d’une civilisation

Grand prix : LA VIE D’ADÈLE, CHAPITRE 1 ET 2 d’Abdellatif Kechiche. Parce qu’il est le film le plus ambitieux, une errance sur des corps qui se consument de désir, sur l’être et le paraître…

Prix d’interprétation féminine : Adèle Exarchopoulos. Mention bien sûr à Tilda Swinton. On a toujours su que c’était un vampire, la plus grande d’entre eux.

Prix d’interprétation masculine : Mads Mikkelsen? Mais il l’a déjà eu l’an dernier! Michael Douglas et Matt Damon? Un peu évident… Bruce Dern dans NEBRASKA? Je n’ai pas encore vu le film…

Prix de la mise en scène : MICHAEL KOOLHAS d’Arnaud des Pallières

Prix du scénario : A TOUCH OF SIN de Jia Zhang-ke, qui ose le film de genre, quatre films de genre, pour dire encore une fois les oubliés de la mutation à marche forcée de la Chine capitaliste.

Prix du jury : ONLY LOVERS LEFT ALIVE de Jim Jarmusch. Presqu’un contre-point romantique (gothique) au film de Sorrentino, un grand film nocturne, une errance dans des villes fantômes que sont devenues Detroit et Tanger. Un autre film sur une civilisation malade et contaminée.

Et toutes mes excuses à mes collègues Helen et Jacques, pour « l’oubli », l’absence dans ce palmarès dans ce palmarès des Coen et de James Gray. De belles empoignades en perspective. Car Cannes n’est qu’un début.


22 juin 2013