Cartoon Forum 2017 – Jour 0 : Présentation générale
par Nicolas Thys
Pour la 6ème année consécutive, la rentrée coïncide avec une nouvelle édition toulousaine du Cartoon forum. Pendant trois jours, la cité des violettes va réunir les acteurs majeurs de l’animation télévisuelle européenne pour un forum de coproduction. Seront présents notamment des producteurs de qui viendront pitcher leurs plus récents projets de série dans l’espoir d’en voir certains se concrétiser, mais aussi des télévisions, diffuseurs et compagnies internationaux. Netflix ou Amazon seront également de retour. Difficile de savoir s’ils achèteront mais leur présence signale un intérêt certain pour ce qui se fait en Europe et la possibilité de développer des accords.
En tout, ce sont 82 projets issus de 24 pays qui s’enchaineront en sessions de 30 minutes, ou de 10 minutes selon l’état d’avancée des séries. Outre l’habituelle et massive présence française (30 projets), on notera une belle montée de l’Europe de l’est et des Balkans avec des pays généralement peu présents : Croatie, Serbie, Bulgarie ou Ukraine. C’est une tendance qui s’affirme d’année en année sans faiblir, d’où l’importance du focus sur l’animation polonaise. Fort d’une trentaine de studios d’animation, c’est depuis longtemps l’un des pays les plus présents au Cartoon forum ou au Cartoon movie et leurs productions sont toujours à suivre.
Depuis quelques temps, des liens ont été noués avec d’autres continents grâce aux événements Cartoons Connection en Asie et au Québec. Si la Corée du sud sera à Toulouse avec deux projets, les canadiens brillent par leur absence en 2017 alors qu’ils étaient venus en tant que producteurs ou coproducteurs avec plusieurs idées de séries l’année passée.
Toujours dans les statistiques, les projets ados/adultes sont en nette diminution avec seulement 6 titres, soit moins de 8% de l’ensemble alors que les années précédentes on en dénombrait le double. On sait les chaines frileuses vis-à-vis de ce genre de programmes, moins formatés et aux audiences sont plus incertaines. Leurs auteurs abandonnent peut-être les idées en cours de route, sachant que ce sera trop compliqué de les mener à bien. Malheureusement ! Il s’agit d’un phénomène plutôt européen car l’animation joyeusement trash voire sociale fonctionne bien aux Etats-Unis par exemple, les Simpson, South park et lurs avatars s’exportent partout. Idem au Japon.
Ce sont donc les plus jeunes qui auront la part belle. Les pre-school seront la cible de 31 projets contre 41 pour les enfants de 6 à 10 ans. Une grande majorité de ces séries sont prévues pour être courtes, avec des épisodes d’une durée prévue entre 7 à 11 minutes. Tout en espérant qu’elles voient le jour, on se demande, vu leur quantité, si le secteur ne va pas finir par être saturé. D’où l’importance d’avoir un pitch impeccable ou de vraies bonnes idées – même si parfois ça pourrait faire peur.
Côté format, depuis deux ans, on voyait le feuilleton revenir mais 2017 ne sera pas comme les années précédentes puisqu’il ne semble pas y en avoir. Dommage car ce type d’histoire tient souvent davantage le spectateur en haleine. A contrario, ce sont les projets de séries longues qui reviennent alors que leur nombre était minime auparavant. Six séries prévoient 26 épisodes de 22 ou 25 minutes. De plus, Folivari et Blue-spirit veulent s’associer pour produire Les Quatre de Baker street qui fonctionnerait sur 12 épisodes de 26 minutes. Enfin, Romantisme (Notre image de présentation d’article), série produite par Silex et réalisée par Amélie Harrault, se ferait en 4 épisodes de 52 minutes.
Si chaque année quelques spéciaux TV de 26 minutes sont proposés, leur nombre explose avec 7 sept titres dont la prochaine aventure de Cowboy et Indien, La Foire agricole, toujours mis en scène par Patar et Aubier et coproduite par Panique ! et Autour de minuit. On remarquera enfin le très grand nombre d’adaptations de livres pour enfants, comme si la série animée pouvait difficilement être originale et devait posséder un matériau de base déjà éprouvé à travers la littérature pour fonctionner. C’est probablement moins risqué économiquement mais on n’échappera guère à quelques impressions de déjà-vu.
Les premières images des projets donnent envie d’aller se jeter sur une douzaine d’entre eux qui se détachent et nous nous y attarderons plus longuement les jours qui viennent. Outre Romantisme et La Foire agricole, citons Brazen réalisé par Sarah Saidan et tiré des Culotées de Pénélope Bagieu pour Agat films, mais aussi Stinky dog, développé par Folivari, Dandeloo et Panique ! et mis en scène par Davy Durant et une nouvelle fois Patar & Aubier.
11 septembre 2017