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Critiques

Elle s’appelle Sabine

Sandrine Bonnaire

par Helen Faradji

Sabine a 38 ans. Elle aime nager, voyager, jouer au piano, manger des hamburgers. Comme n’importe qui. Sauf que Sabine est autiste. Elle a aussi une grande sœur, Sandrine Bonnaire qui, pour son premier documentaire, a décidé de la filmer. Comme on filme une sœur. Avec tellement d’amour, de douceur et de tendresse dans le regard, tellement de droiture aussi qu’on en est jeté à terre. Sandrine filme Sabine aujourd’hui, dans un centre d’accueil médicalisé, avec ses crises, ses mieux, ses angoisses. Elle ne détourne jamais le regard. Mais elle mêle aussi à ses images des films d’archives, des images de rires partagés, de malice et de bonheur, d’avant les dommages irréparables causés par 5 ans d’internement en hôpital psychiatrique. Et elle commente. D’une voix grave, simple, qui évacue tout pathos. Sandrine filme comme on apprivoise une douleur, comme on partage aussi pour que d’autres puissent aller mieux. En un film, Sandrine Bonnaire est devenue une cinéaste rare et précieuse. Plus qu’un cœoeur, elle vient surtout de montrer qu’elle avait une belle âme.


17 octobre 2007