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Critiques

La maison jaune

Amor Hakkar

par Helen Faradji

Aux plans de ce vieux monsieur arpentant en mini-tracteur de longues routes au milieu de plaines ensablées, on est immédiatement tentés de penser au Straight Story de David Lynch. Sa version berbère du moins. Pourtant le moteur de La maison jaune, d’Amor Hakkar, primé plusieurs fois au dernier festival de Locarno,  au contraire de chez Lynch, n’est pas l’espoir de retrouvailles. C’est l’apprivoisement du deuil. Le vieil homme a en effet perdu son fils, mort dans un accident. Et c’est son corps qu’il va chercher puis ramène dans les terres – magnifiques et rarement filmées – des Aurès. La famille l’attend là, empesée dans son chagrin. Comment la vie peut-elle reprendre son cours? Pour la plupart amateurs, les comédiens et le réalisateur qui joue lui-même le vieil homme composent un portrait doux et naturel, sans misérabilisme ni pathos empesé, de la vie de ces paysans des montagnes. On regrettera néanmoins le rythme parfois lancinant du tout et l’utilisation souvent maladroite de la musique.

 


19 octobre 2007