La visite de la fanfare
Eran Kolirin
par Helen Faradji
La musique adoucit les murs. C’est peut-être un cliché, mais à voir La visite de la fanfare, on serait tenté de lui redonner toute sa part de vérité. Dans ce premier film d’Eran Kolirin, prix de la jeunesse au dernier festival de Cannes, un orchestre égyptien invité par un centre culturel se trouve forcé, à la suite d’un concours de circonstances, de passer une journée entière dans un tout petit village israélien au quotidien bien monotone. Organisant avec une immense tendresse la rencontre entre deux mondes, deux traditions, deux univers (notamment entre le chef d’orchestre timide et protocolaire et une tenancière de restaurant libre mais esseulée immense Ronit Elkabetz) avec force détails loufoques et tentatives de communications maladroites, le film compte encore sur une mise en scène fluide, amusante et précise. On succombe facilement au charme de ce film tendre, touchant, doux. Et l’on serait même enclins à croire que cette douceur, simple et humaniste, peut réellement faire plus pour la réconciliation des peuples que bien des grands discours.
20 octobre 2007