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Critiques

Lynch

BlackANDwhite

par Helen Faradji

BlackANDwhite. Voilà un nom de réalisateur qui a de la gueule. Qui a chuchoté arty et prétentieux en ricanant au fond de la salle?

Artiste méconnu, il faut bien le dire, c’est donc à cet être quasi-virtuel que revient la charge de nous faire découvrir le plus créatif des cinéastes : David Lynch dans un documentaire simplement intitulé Lynch. Le réalisateur de Eraserhead, Wild At Heart, Mullholand Drive au travail, comme vous ne l’avez jamais vu : voilà l’argument de vente de la chose. Pourtant, en fouillant, on s’aperçoit vite que l’objet est produit par Absurda, une boîte dont le propriétaire s’appelle…David Lynch! On flaire l’arnaque?

On serait en effet en droit de se demander où commence et où finit le regard documentaire de blackANDwhite tant l’objet Lynch s’apparente vite à un exercice d’idôlatrie fascinée. Oh que Lynch est génial, oh qu’il est créatif, oh qu’il médite bien. Monté par bribes (Lynch dans une voiture en noir et blanc, Lynch dans sa cour en couleurs, Lynch sur le plateau d’Inland Empire en DV) sans réel point de vue ni narratif, ni esthétique, le film s’égare rapidement sans nous apprendre grand chose sur l’univers ou les techniques de l’homme à la crinière blanche. Sauf peut-être que Lynch n’avait aucune idée de ce que son Inland Empire pouvait bien vouloir dire. Mais ça, on l’avait déjà compris tout seul.


14 octobre 2007