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Critiques

The Bodybuilder and I

Bryan Friedman

par Helen Faradji

Bryan Friedman a 26 ans et est bien malheureux. Son papa, croit-il, ne l’a jamais aimé et l’a empêché d’être heureux en abandonnant le domicile conjugal lorsque Bryan était petit. Alors Bryan, pour cautériser ses plaies, fait, comme c’est la mode ces temps-ci, un documentaire sur son bobo. Petite tache sur le tableau : Bill n’est effectivement pas un papa comme les autres. À 59 ans, il concourt au titre mondial de culturiste senior. Comme un drogué, Bill est accro au culte du corps parfait. Mais Bryan lui est accro aux réponses. Il en veut toujours plus. Parfois geignard, parfois gênant, The Bodybuilder and I réussit pourtant à ne pas patauger entièrement dans la grand’mare du je-me-moi en tournant son regard vers d’autres concurrents bobybuilders. Petit à petit, un portrait se dessine. Celui d’hommes à l’obsession pathologique, terrorisés à l’idée de se voir vieillir ou de prendre un gramme. Quitte à en oublier ceux qui les entourent. Avec un tel héritage, on souhaite bien du courage à petit Bryan qui vient néanmoins de trouver dans le cinéma une forme de thérapie sincère et qui force, malgré tout notre sympathie.


20 octobre 2007