Tout est pardonné
Mia Hansen-Love
par Juliette Ruer
Présenté à la Quinzaine à Cannes, Tout est pardonné est un premier film cristallin. Entre Vienne et Paris, un couple se déchire. Au milieu, une petite fille deviendra grande et retrouvera son père. Mia Hansen-Love, critique aux Cahiers du cinéma, a choisi des visages inconnus, un ton sage et limpide pour affronter des choses graves et le bonheur qui se réveille entre chaque coup dur. Ce qui en fait un film aussi froid que vivant, assez proche du réel en somme. Ce genre d’épure à la Garrel est très prisé de la critique française, qui reprend chaque fois un coup de jeune quand elle trouve dans un même film une mise en scène impeccable, une absence de morale et de la poésie. Le film est plus élégant que bouleversant, mais sans affectation il brille en effet d’un charme étrange. Il laisse à chaque spectateur le loisir trop rare de s’attarder. Et on pige ce qu’on veut, les liens entre le père et la fille, le parcours d’un junkie, la désillusion de la mère, ses larmes, la justesse des dialogues en accord avec chaque caractère, la façon de filmer une ville d’aujourd’hui, une famille, la campagne, une façon de s’habiller voila un film précis qui laisse libre.
13 octobre 2007