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Critiques

Yella

Christian Petzold

par Rachel Haller

Comparé lors de sa présentation à la dernière Berlinale aux opus de Dario Argento pour son épouvante sans psychologie et au Claire Dolan de Lodge Kerrigan pour sa beauté clinique, le troisième film de l’Allemand Christian Petzold (La sécurité intérieure, Fantômes) navigue dès les premières images en eau trouble. Une jeune femme (excellente Nina Hoss) se fait suivre dans la rue par son ex-mari. La violence sourd entres les pavés de cette petite ville de l’ancienne RDA. Visage impassible et chemisier rouge, elle poursuit pourtant son rêve d’une vie meilleure, de l’autre côté de l’Elbe.

Dans les couloirs sans âme d’un hôtel d’Hanovre, elle rencontre Philipp, un requin de la finance, et devient son assistante. Négociatrice impitoyable, elle excelle. Mais son passé continue d’instiller son poison dans le reflet de son succès. Bruits étranges, visions, absences glissent sur son corps de cire comme les spectres des disparus hantaient Fantômes. Le malaise croît pour exploser dans un final décevant. Mais jusque-là, Yella aura déployé dans un univers étrange et raffiné toute sa magie. Comme une sirène du néant.

 


10 octobre 2007